17 juin 1970
(Mère écoute la lecture de quelques extraits de Sri Aurobindo pour le Bulletin du mois d'août.)
«Certainement, quand le Supramental touchera la terre avec une force suffisante pour s'implanter dans la conscience terrestre, la Mâyâ asourique3 n'aura plus aucune chance de succès ni de survie.»
18.10.1934 On Himself, XXVI.472
1. Devant les intrigues du Vatican, P.L. avait finalement écrit au pape pour démissionner du Vatican. On ne lui a jamais répondu.
2. En 1969, à Genève, pour la «réunion» avec les Églises protestantes. Puis des intrigues ont empêché P.L. d'accompagner le pape.
3. Les forces du Mensonge.

 

C'est très bien... C'est magnifique!
La «Maya asourique», c'est tout le Mensonge actuel?
Oui. On sent en ce moment... (geste qui se débat). C'est vraiment un moment extraordinaire... mais pas positivement très agréable! Ça se défend comme ça peut.
(le disciple lit un autre texte)
«Tous ces braves gens se lamentent et s'étonnent qu'eux-mêmes et d'autres braves gens, inexplicablement, soient affligés de pareilles souffrances et de pareilles infortunes dépourvues de sens. Mais sont-ils vraiment attaqués par un Pouvoir extérieur ou par la loi mécanique du Karma? Ne se pourrait-il pas que ce soit l'âme elle-même – non le mental extérieur, mais l'esprit au-dedans – qui ait accepté et choisi ces épreuves comme une partie de son développement afin de passer par les expériences nécessaires à une allure rapide...
C'est admirable, c'est juste ce qui se passe!
«... pour frayer son chemin, durchhauen, fût-ce au risque ou au prix de grands dommages pour la vie extérieure et le corps? Pour l'âme qui grandit, pour l'esprit au-dedans de nous, les difficultés, les obstacles, les attaques, ne sont-ils pas des moyens de grandir, d'accroître sa force, d'élargir son expérience, de s'entraîner à la victoire spirituelle? Peut-être est-ce cela, l'arrangement des choses, et non une simple question de gros sous pour une distribution de récompenses et d'infortunes justicières.»
Letters on Yoga, XXII.449, 450
On pourrait mettre sur le précédent et celui-là (je ne sais pas s'il y en a d'autres): «Les prophéties de Sri Aurobindo», ou «Sri Aurobindo a dit prophétiquement.»
C'est extraordinaire, extraordinaire!
C'est admirable, c'est exactement comme s'il parlait maintenant (Mère prend le ton de Sri Aurobindo): All these good people... [tous ces braves gens...] (Mère rit)
(autre texte)
«Les voies du Divin ne sont pas les mêmes que celles du mental humain et ne suivent pas nos modèles, et il est

 

impossible de les juger ni de Lui fixer ce qu'il fera ou ne fera pas, car le Divin sait mieux que nous ne pouvons savoir. Si nous admettons le Divin le moins du monde, la vraie raison et la bhakti me semblent toutes deux d'accord pour exiger une foi et une soumission implicites.»
Letters on Yoga, XXIII.596
Oh! mais c'est admirable... C'est merveilleux! (Mère répète d'un ton plein d'humour): The ways of the Divine are not like those of the human mind or according to our patterns... [Les voies du Divin ne sont pas les mêmes que celles du mental humain et ne suivent pas nos modèles...]
(autre texte)
«Être libre de toute préférence et recevoir joyeusement tout ce qui vient de la Volonté divine, n'est pas possible au début pour n'importe quel être humain. Ce que l'on devrait avoir au début, c'est l'idée constante que ce que le Divin veut est toujours pour le mieux, même quand le mental ne voit pas comment il en est ainsi...
C'est exactement comme s'il répondait à tout ce que les gens disent maintenant!
«... et accepter avec résignation ce que l'on ne peut pas encore accepter avec joie, et arriver ainsi à une calme égalité qui n'est pas ébranlée, même si passent à la surface les mouvements d'une réaction momentanée aux événements extérieurs. Une fois ceci fermement établi, le reste peut venir.»
Ibid. XXIII.597 Vraiment intéressant, juste-juste ce qu'il faut1.
(silence)
Il y a longtemps que tu ne dis plus rien...
(silence)
Je vis dans un constant émerveillement! à chaque minute, c'est ce qui est nécessaire qui vient: les circonstances, les réactions...

 

tout-tout-tout, c'est une vision constante de la façon merveilleuse dont c'est organisé, dont le monde est organisé.
Et ce qu'il dit là, comment les choses sont organisées pour vous faire aller vite et vous donner le maximum, la condition maximum de progrès – c'est merveilleux. Et toujours, ça vient juste appuyer sur l'endroit (Mère presse du pouce) où il y avait une faiblesse, une incompréhension... toujours.
C'est absolument merveilleux.
(Mère entre en contemplation)
Ça a été une longue période pendant laquelle le physique a remplacé le mental et le vital absents, et ça a été remplacé par quelque chose qui n'est pas pareil à ce qui était avant, et c'est très intéressant, mais il faut que ce soit fini [pour pouvoir en parler]. Il faut que le travail soit fini. Et c'est un long travail1.