28 novembre 1970
(Le disciple offre sa pension à Mère et lui demande s'il pourrait garder un peu d'argent pour se construire une chambre dans les jardins de Nandanam, aux environs de Pondichéry.)
Oui, ça te fera du bien.
* *
(Puis Mère traduit quelques passages de «Savitri», dont celui-ci:)
Il prête de la beauté à la terreur des gouffres Et des yeux fascinants aux dieux périlleux, Revêt de grâce le démon et le serpent.
II.II.106
C'est charmant!
C'est tout à fait le caractère du vital, ce que Théon appelait «le monde nerveux».
*
* A
1. Nous regrettons de n'avoir gardé aucun des enregistrements de Mère sur La Genèse, les croyant trop personnels à l'époque. Nous avions encore assez de «personne» pour ne pas vouloir de «personnel».

 

(Puis le disciple lit le début du chapitre XI de «La Genèse»:) «Le changement de pouvoir.»
Ça crée une atmosphère qui dure toute la journée comme cela, et je ne peux plus parler.
(Mère plonge)
On peut aller indéfiniment.
Et c'est vaste – c'est vaste, c'est compréhensif –, et c'est comme si l'on mettait de la lumière sur le monde. C'est curieux, chaque fois ça me fait la même chose.
Et il n'y a plus rien ici (Mère touche son front), il n'y a rien. Tu comprends, c'est comme si ça venait comme cela, et puis ça allait comme cela (geste continu qui monte du disciple vers Mère, puis, de Mère, se répand de chaque côté sur le monde).
C'est vraiment intéressant! Il n'y a rien qui reste là (front), qu'une impression très agréable, très stable, comme cela, et puis rien: silence. Et ça va comme ça, comme ça (même geste continu qui se répand), comme ça... C'est vraiment intéressant.
Je me demande s'il y a des gens qui peuvent l'entendre?... Ce serait intéressant de savoir. Ça va dans une atmosphère... pas mentale, juste au-dessus du mental, mais c'est dans cette nouvelle conscience. Et c'est comme cela (même geste), ça s'en va vaste-vaste-vaste... comme si ça allait sur la terre.
C'est intéressant.
(Mère, souriante, plonge)